Pascale Triol | wip-art

 » Un petit poisson, un petit oiseau… »
Marie Ducaté

En référence au thème Tisser des liens – Au fil du temps, le choix du tissage métaphorique a été privilégié pour une installation in situ qui dialogue aussi avec l’espace d’exposition [1]. La salle choisie présente une fresque au plafond consacrée à la féminité dans un horizon céleste et végétal : Flore, déesse des fleurs et de l’abondance. Cette oeuvre du passé convie un artiste contemporain à tisser des liens tout autant avec l’histoire de l’art qu’avec la mythologie. Le thème de la féminité incarné par Flore sous la voute céleste ouvre un lien avec le mythe féminin emblématique de Pénélope, femme au nom d’oiseau.

L’installation projetée prend aussi sa source à l’origine du mythe : le lien qui unissait Pénélope à Ulysse, la fidélité au serment et l’attente d’Ulysse parti en Mer.
L’art de la métis développé par Pénélope vise à contourner l’engagement qu’elle a pris sous la contrainte d’épouser un des prétendants à la fin de son ouvrage en défaisant la nuit ce qu’elle faisait le jour, au service d’un engagement pris en liberté, celui d’épouser Ulysse à son retour.
Or la métis, autre lien entre Pénélope et Ulysse, est aussi l’art du navigateur qui au-delà des règles qu’il connaît lui permet d’atteindre sa destination à travers des éléments contraires [2].

Deux axes de liens ont été retenus pour la création de l’installation in situ articulant un dialogue avec l’oeuvre déjà présente et un dialogue avec la source du mythe dans un esprit de ruse ancré dans le thème, hommage à l’art de la métis développé par Pénélope :

-> un dialogue architectural :
* en horizontalité : créer une oeuvre au sol en dialogue avec la fresque du plafond
* en verticalité : penser le lien entre les deux horizons

-> deux dialogues thématiques
* entre ciel et mer
à la présence de l’univers céleste et végétal répond l’univers maritime et animal
* entre féminin et masculin
à la présence de la déesse Flora/Pénélope/oiseau répond le dieu Poséidon/Ulysse/poisson

Comment tisser des liens, comment dialoguer, comment créer des voies de rencontre ?

Un petit refrain et une voix, du fond de notre mémoire, nous invitent à imaginer et à tisser avec attention et légèreté des liens impossibles :

Un petit poisson, un petit oiseau
S’aimaient d’amour tendre
Mais comment s’y prendre
Quand on est dans l’eau
Un petit poisson, un petit oiseau
S’aimaient d’amour tendre
Mais comment s’y prendre
Quand on est là-haut

Pascale Triol | wip-art


[1] Pavillon Vendôme, Aix-en-Provence
[2] Les ruses de l’intelligence : la métis des Grecs, Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant, Flammarion

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